Abû al-Hassan ‘Alî Ibn Muhammad Ibn Habîb al-Mâwardî
lundi 7 juillet 2014, par
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Allâh a prescrit le jeûne et l’a prévalu sur l’aumône légale à prélever sur les biens. Car le jeûne est lié à l’effort physique. Sa prescription vise à encourager les sentiments de compassion envers les pauvres, et incite, par conséquent, à les nourrir et les entretenir une fois que l’on endure la peine de la faim lors du jeûne.
Il a été demandé à Youssoûf (’alayhi as-salat was-salam) : « Pourquoi endures-tu la faim alors que tu es responsable de toutes les réserves agricoles ? ». Le Prophète Youssoûf (‘alayhi as-Salam) répliqua : « Je crains en assouvissant ma faim d’oublier celle dont souffre encore mon prochain ». [1]
L’autre moralité de l’observance du jeûne réside dans la maîtrise de ses instincts et la diminution de l’emprise des passions et jouissances. Cela participe à se rendre compte que peu de nourriture et de boisson suffisent à entretenir le corps. Par ailleurs, le besoin qu’on éprouve de quelque chose en fait être dépendant. C’est l’argument même qu’Allâh – Ta’âla - avance contre ceux qui déifient ‘Issa et sa mère, en disant dans le Coran :
Par ce besoin de se nourrir qui les tient dans la dépendance, Allâh prouve l’impossibilité pour ‘Issa (‘alayhi as-Salam) et sa mère d’être des êtres divins puisqu’ils sont défaillants.
Voyez donc la bienveillance d’Allâh à travers la prescription du jeûne à notre intention. Il a guidé les esprits à considérer cela alors qu’ils en étaient distraits ou s’en détournaient. Le jeûne est plein de bienfaits pour les âmes, qui sans son observance, ne seront bonnes ni envers elles-mêmes ni envers autrui. [3] [4]
Notes
[1] Rapporté par al-Bayhaqî
[2] Coran, 5/75
[3] Adab ad-Dîn wad-Douniyâh de al-Mâwardî, p. 151-152
[4] Abû al-Hassan ‘Alî Ibn Muhammad Ibn Habîb al-Mâwardî (rahimahullâh), est un érudit qui naquit en 364 de l’Hégire (976 de J-C) à Bassorah. Reconnu comme étant un grand jurisconsulte et juge de l’école Châfiite. Il fait partie des plus grand savant de l’école Châfiite.