SHeikh Muhammad Ibn Sâlih al-‘Uthaymîn (rahimahullâh)
vendredi 16 décembre 2016, par
Certaines personnes lèvent les mains pour invoquer, lorsque l’imâm s’assoie entre les deux sermons, quel est le jugement à ce sujet ?
Les invocations en ce temps sont une bonne chose et elles sont recommandées, car c’est un moment où les invocations peuvent être exaucées.
Certes le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) a informé que : « Il y a dans ce jour une heure durant laquelle aucun serviteur musulman qui est debout en train de prier ne demande une chose à Allâh sans qu’Il ne la lui donne. »
Et l’heure de la prière est le moment le plus proche de l’heure à laquelle Allâh accepte les invocations. Il a été rapporté par Muslim d’après Abû ach-‘Arî (radhiallâhu ‘anhu), que le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) a dit : « C’est entre le moment où l’imâm sort - c’est-à-dire, lorsqu’il entre dans la mosquée - jusqu’à ce que la prière se termine. » C’est un moment où les invocations sont exaucées, il faut donc profiter de cette occasion et invoquer entre les deux sermons.
En ce qui concerne le fait de lever les mains pendant les invocations à ce moment précis, je ne connais pas de mal à cela, car le principe de base concernant les invocations et du bon comportement à cet égard, est de lever les mains pendant les invocations.
Ainsi, si une personne lève les mains dans ces invocations, il n’y a rien de mal à cela, et si elle invoque sans lever les mains, il n’y a aussi pas de mal. Cela concernant les invocations entre les deux sermons.
Pour ce qui est par contre des invocations de l’imâm lors de son sermon, il ne fait pas partie de la Sounnah qu’il lève les mains, ainsi que les autres. Cela si ce n’est que dans deux situations :
- La première est pour la demande de la pluie. Lorsque l’imâm demande la pluie, il lève les mains, et les gens présents de même.
- La deuxième situation est pour la demande de l’arrêt de la pluie. De sorte qu’Allâh, éloigne la pluie du pays qui peut causer du tort. Dans ce cas, il levait les mains.
Comme cela a été authentifié dans les deux Sahîh d’après Anas Ibn Mâlik (radhillâhu ‘anhu) qui dit : « Un homme est entré dans la mosquée le jour du vendredi alors que le prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) se tenait debout, prononçant le sermon.
Alors il dit : « Ô messager d’Allâh ! Les biens ont péri et les routes sont coupées, invoque Allâh qu’il nous accorde la pluie. Il leva les mains puis dit : « Ô Allâh accorde-nous la pluie ! Ô Allâh accorde-nous la pluie ! »
Anas (radhiallâhu ‘anhu) le rapporteur a dit : « Par Allâh, on ne voyait pas dans le ciel de nuage (le ciel était bleu) alors Allâh a envoyé un nuage de derrière « Sal’ » (une montagne connue à Médine) qui était comme un bouclier, c’est-à-dire qui était petit, et il s’est répandu, et il y eut le tonnerre et l’éclair, et il plut alors que le prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) n’était pas descendu de son minbar », au point que la pluie s’égouttait de la barbe du prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam).
La pluie dura une semaine complète et il pleuvait de jour comme de nuit, jusqu’à ce qu’un homme entra le vendredi suivant, ou le même homme, et il dit : « Oh messager d’Allâh, les constructions se sont détruites et les biens sont inondés, invoque Allâh pour qu’Il l’arrête (la pluie) ». Alors le prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) leva les mains et dit : « Ô Seigneur ! Fais tomber la pluie aux alentours et pas sur nous. Ô Seigneur ! Dirige-la vers les pâturages (collines), les montagnes, les creux des rivières (vallées) et les plantations. »
Et il montra le ciel avec sa main, et chaque partie du ciel qu’il montrait s’éclaircissait (c’est-à-dire que le soleil la traversait) par l’ordre d’Allah, alors les gens sortirent et ils marchèrent sous le soleil. [1]
Dans ces deux situations, l’imâm lors du sermon, ainsi que les prieurs lèvent les mains dans les invocations. En dehors de ces deux situations, il ne faut pas lever les mains. Certes les Compagnons (radhiallâhu ‘anhoum) ont réprimandé Bachar Ibn Marwân lorsqu’il levait les mains lors des sermons.
De même que les gens ne levaient pas les mains lors des invocations dans le sermon du vendredi, car cela ne leur était pas légiféré. Ils suivaient leur imâm. S’il n’est pas légiféré pour l’imâm lors du sermon d’agir ainsi, cela est de même pour les gens de ne pas lever les mains lors des invocations de l’imâm pendant le sermon. [2]