Histoire à méditer et prendre des leçons

Az-Zouhrî rapporte d’Anas Ibn Mâlik :

« Le Lundi où il devait mourir, le Messager d’Allah se dirigea vers les gens à l’aube, alors qu’ils étaient  en train de prier. Il leva le rideau de sa chambre et ouvrit la porte des appartements de ‘Âïshah. Transportés par la joie en le voyant, les musulmans en furent déconcentrés et le regardèrent. Il leur fit un signe de la main, leur indiquant par là de continuer leur prière. Le Messager d’Allah, empli de joie, esquissa un sourire. Il était si heureux de les voir alignés en rang, absorbés par leur prière. On ne l’avait jamais vu aussi rayonnant qu’à ce moment-là. Puis il entra chez lui et les fidèles se dispersèrent, réconfortés, pensant qu’il s’était rétabli de sa maladie. Abou Bakr en profita pour rendre visite à des membres de sa famille à As-Sounh. Mais le Messager d’Allah mourut dans la matinée. »

Ibn Ishaq rapporte d’Az-Zouhrî d’après Sa’îd Ibn Al Mousayyib d’après Abou Hourayrah :

« Lorsque le Messager d’Allah mourut, 'Omar se leva et dit :

"Il y a des hommes parmi les hypocrites qui prétendent que le Messager d’Allah est mort ! Par Allah, il n’es pas mort ! Il est allé rejoindre son Seigneur comme Moussâ Ibn ‘Imrân avait auparavant rejoint son Seigneur ! Il s’était absenté quarante nuits, puis est revenu auprès de son peuple après qu’ils aient prétendu qu’il était mort !"

Dès qu’il reçut la nouvelle tragique, Abou Bakr revint à Médine et descendit de sa monture face à la porte de la mosquée. 'Omar était en train de parler aux gens, mais il n’y prêta pas attention. Il se rendit directement auprès du Messager d’Allah dans les appartements de 'Âïshah. Il y trouva son corps enveloppé dans un coin de la chambre, recouvert d’un vêtement Yéménite. Il lui découvrit le visage, puis l’embrassa et lui dit : "Toi pour qui je sacrifierais père et mère, tu as goûté à la mort qu’Allah t’a prescrite. Après cela tu ne mourras plus jamais."

Ensuite, il lui recouvrit le visage. Il sortit pendant que Umar parlait aux gens, et dit : "Doucement, ô 'Omar. Écoute-moi."

Mais 'Omar s’obstina à continuer à parler. Quand Abou Bakr constata qu’il ne l’écoutait pas, il se tourna vers les gens, qui dès qu’ils entendirent ses paroles se tournèrent vers lui et délaissèrent 'Omar. Il commença par louer Allah et faire Ses éloges. Puis il dit :

"Ô gens ! Que celui qui adorait Mohammed sache que Mohammed est mort ! Quant à celui qui adore Allah, qu’il soit sûr qu’Allah est Vivant et ne meurt pas."

Puis il récita ce verset :

"Mohammed n’est qu’un messager -des messagers avant lui sont passés- s’il mourait, donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous donc sur vos talons? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants." Sourate Al ‘Imrân, verset 144.

Par Allah ! On aurait dit que les gens ignoraient que ce verset avait été révélé, jusqu’à ce qu’Abou Bakr ne le récita ce jour-là. Ils se saisirent de ce verset et se mirent à le répéter. 'Omar dit alors :

"Par Allah ! À peine entendis-je ce verset récité par Abou Bakr que je sentis mes jambes se dérober sous moi et je tombai à terre ; alors deux hommes me portèrent. C’est là que je compris que le Messager d’Allah était bel et bien mort." »

La mort du Messager d'Allah, La vie du Prophète, Mohammed Ibn 'Abd Al Wahhâb