Voir : Madârik e-Nazh fî e-Siyâsa de Sheïkh ‘Abd el Mâlik Ramadhânî.




Sache cher lecteur, que nous avons à faire dans ce débat à des gens qui sont imprégnés des pseudo arguments des Kharijites.




C’est pourquoi, je t’invite à écouter une cassette enregistrée par Tasjiîlât ibn Rajab de Médine et dans laquelle un groupe de prédicateurs essaye en vain de soutirer une parole en leur faveur à Sheïkh el Islam, le Mufti planétaire ‘Abd el ‘Azîz ibn Bâz –qu’Allah lui fasse miséricorde – pour justifier leur tendance à taxer sans exception tous les états musulmans d’apostasie.




Je n’ai pas la prétention de retranscrire ici le débat dans tous ses détails, mais je voudrais seulement montrer du doigt les incartades de celui qui nous intéresse, j’entends par ce dernier Sheïkh Salmân el ‘Awda. Salmân demanda :



« Quelle est la preuve que le Coran fait allusion à la petite apostasie dans le verset : ceux-là sont les mécréants?(1) Quel élément nous le fait dire alors que la forme de la phrase est restrictive ?



Il faut le prendre dans le sens où la personne considère légitime de ne pas appliquer les lois d’Allah (Istihlâl), selon la plus probable des opinions. Sinon, comme l’a dit ibn ‘Abbâs, c’est de la mécréance sans être de la mécréance. Sinon, en principe : ceux-là sont les mécréants.


Il n’est pas question ici de l’argument d’ibn ‘Abbas lança un intervenant, rien n’indique qu’il s’agit de l’ Istihlâl…

Tout à fait s’exclama Salmân ! Je veux dire qu’est-ce qui nous permet de ne pas prendre le sens littéral du texte ?




Le verset est descendu à l’attention des personnes qui considèrent légitime de ne pas appliquer les lois d’Allah sur terre, expliqua le Sheïkh.



Le verset concerne les mécréants qui n’appliquent pas les lois d’Allah en autorisant la viande morte et en établissant d’autres lois de ce genre. Par contre, si Zaïd ou ‘Amr est motivé dans son initiative par des dessous-de-table, doit-on parler de mécréance ? on ne peut dire qu’il devient apostat pour cette raison ? Si un juge condamne Zaïd injustement à mort pour des raisons personnelles, cela ne le fait pas sortir de l’Islam. »(2) Puis, Salmân revint à l’assaut en disant : « Mon éminence ! Pour revenir au Verset : Quiconque n’applique pas les lois d’Allah, le statut s’applique ici à celui qui n’applique pas la les lois d’Allah.





L’auteur a dit: il entend par-là que le Seigneur condamne de mécréance quiconque ne met pas la législation divine en vigueur sans tenir compte si au même moment la personne autorise moralement à le faire ou non. S’il fait preuve de tant d’acharnement, c’est qu’il n’est pas convaincu par l’exégèse d’ibn ‘Abbâs ; s’il avait vraiment de la considération pour les anciens, il n’échangerait leur exégèse pour rien au monde.




« S’il n’applique pas les lois d’Allah dans la mesure où il autorise moralement à le faire, expliqua le Sheïkh, c’est dans ce sens-là qu’il faut le comprendre.




L’auteur a dit : Salmân revient sans cesse à la charge en utilisant les pseudo arguments des Kharijites pour avoir rétorqué en effet : « D’où vient-elle cette restriction ?




- Elle provient des autres textes formulant que les simples péchés n’excluent pas l’individu de la religion sauf dans la mesure où il les autorise moralement ; dans ce cas précis, il devient un apostat…





Puis, le Sheïkh a voulu mettre son interlocuteur en garde de ne pas s’imprégner des idées Kharijites lorsqu’il a lui a expliqué : « Que ce soit le pervers (fâsiq), l’injuste (zhâlim), ou le mécréant (kâfir), le statut concerne l’individu qui autorise moralement la chose, ou qui estime que les lois d’Allah ne conviennent pas (à l’époque), ou encore que d’autres formes de loi sont prépondérantes aux Siennes. En fait, il faut prendre le verset dans le sens où la personne condamnée d’apostasie autorise moralement de faire la chose, ou pire si elle considère que la loi à laquelle elle se soumet est meilleure que celle d’Allah. Par contre, si elle ne respecte pas les lois d’Allah pour s’être abandonnée à ses passions, elle est simplement considérée comme désobéissante au même titre que la personne adultère qui n’autorise pas moralement son acte ou celle qui désobéis à ses parents en raison de ses mauvais penchants ; dans ce cas la personne est simplement considéré désobéissante. Or, si elle estime qu’il est moralement toléré de faire l’adultère, ou de désobéir aux parents, dans ce cas précis, elle est mécréante. Ainsi, on s’épargne de la pensée Kharijite et on se distingue dès lors de la pensée Kharijite. Sinon, sinon on sombre dans les mêmes erreurs que les Kharijites, c’est ce genre de confusion qui a régné dans l’esprit des Kharijites, à vouloir ainsi généraliser. »





Dès lors, Salmân a voulu prendre ses distances avec la pensée Kharijite en disant : « Vous avez évoqué la question d’exclure le désobéissant de la religion et de l’auteur d’un grand péché ; il n’y a pas de divergence sur ce point.




- Quoi qu’il en soit, lui a-t-il répondu en ayant deviné ses intentions, telle est la méthode et l’erreur des Kharijites ; ils ont tendance à tout généraliser au dépend du sens particulier que revêt un sujet précis. En résultat, ils taxent tout le monde d’apostasie alors que le Prophète  a dit à leur sujet : « Ils sortent de l’Islam pour ne plus jamais y revenir. » »





Quand Salmân s’est rendu compte que le Sheïkh était une montagne de science (dont le savoir est vaste et ferme) et qu’il n’y avait rien à soutirer de lui, il a voulu s’en tirer comme on dit la tête haute, lorsqu’il a conclut : « Vous pensez votre éminence que la question tient de l’effort d’interprétation ? » Cependant, il ne s’attendait pas à la réponse qu’il allait entendre, étant donné que Sheïkh a considéré que la divergence sortait du cercle des traditionalistes.




Il a fustigé en effet : « Par Allah ! C’est en tout cas la façon dont je comprends les textes. Je veux dire à travers les paroles des savants concernant la différence entre les traditionalistes d’un côté et les Kharijites et les Mu’tazilites de l’autre, mais plus particulièrement les Kharijtes… » En écoutant le débat en entier, on se rend compte que malgré les assauts de ses nombreux adversaires, Sheïkh est resté ferme comme une montagne, qu’Allah lui fasse les plus amples miséricordes !





Il n’a certainement pas échappé au lecteur que cette façon de procéder est loin d’être conforme à celle des traditionalistes.



L’auteur de ces questions ou des ses objections pour être plus précis, entame le débat en s’inspirant du verset uniquement sans se tourner le moins du monde vers l’exégèse des anciens à la manière des Kharijtes de la première époque mais également contemporains. Il a voulu dans un deuxième temps argumenter à la manière des linguistes.



 Mais s’il avait eu un peu plus de considération pour les anciens, il se serait rendu compte qu’ils sont plus à même de comprendre la langue.





Dans un troisième temps, il s’est tourné vers les arguments des Usûliyûn (spécialistes en bases fondamentales), en considérant le sens littéral du texte, mais sans résultat.



Il essaya alors d’appliquer à un cas particulier le statut concerné par le verset mais toujours sans résultat. Il a voulu enfin appliquer le sens général du texte mais encore sans résultat.



Il s’est fait réfuté tout au long de son analyse et force est de constater qu’il ne s’est jamais tourné vers l’exégèse des anciens. Il a enfin cherché à bout de souffle à se réfugier dernière la divergence qu’engendre l’effort d’interprétation pour nous faire croire insidieusement que sa position ne contredit pas celle des anciens. Il a voulu faire passer sa dissidence sur le compte de l’effort d’interprétation qui tolère les erreurs dans une plus large mesure. Malheureusement, il a reçu en retour une réponse à laquelle il ne s’attendait pas du tout, mais Allah nous dévoile certaines subtilités de Sa création !






Notes:



1. Le Repas Céleste ; 44


2. C’est exactement l’opinion que le Sheïkh des exégètes ibn Jarîr e-Tabarî –qu’Allah lui fasse miséricorde – a retenu lorsqu’il a dit (10/358) : « L’opinion la plus proche de la vérité d’après moi, est celle selon laquelle ces versets sont descendus à l’attention des « gens du Livre »infidèles, étant donné que les versets situés avant et après ceux-ci sont tous descendus à leur attention et qu’ils les concernent. Dans la mesure où le contexte parle d’eux, les versets en questions ne peuvent que les concerner.



 S’il est dit : Allah  informe indistinctement que cela concerne toute personne qui n’applique pas les lois d’Allah. Comment pouvez-vous dès lors restreindre la chose ?



Nous disons : ce verset concerne indistinctement les membres d’un peuple qui renient les lois d’Allah. Leur statut de mécréant s’applique donc la situation où ils ne veulent pas appliquer les lois d’Allah pour les avoir renier. Cela est valable pour toute personne qui n’applique pas les lois divines par reniement ; nous la considérons mécréante de la même façon qu’ibn ‘Abbâs. »




L’auteur a dit : el Qardhâwî a cru bon de réfuter les paroles d’ibn Jarîr dans son livre Thaqâfa e-Dâ’iya sur la question. Le malheur, c’est qu’il ne les a guère assimilées avoir de pouvoir les réfuter. Enfin, il a écrit ce livre à l’époque où l’opposition au gouvernement attirait l’admiration populaire en faveur des Ikhwân. Etant donné qu’aujourd’hui il a un nouveau visage, je ne sais pas ce qu’il en penserait !  





Traduit par :




Karim ZENTICI





Source :





http://www.alminhadj.fr

Tag(s) : #Les Sectes
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