Par le grand savant Cheykh Sâlih al Fawzân.

 

La prière est certes le deuxième pilier de l’islam après les deux attestations, et distingue le musulman du mécréant. Elle est aussi le pilier de soutien de l’islam et la première chose pour laquelle le serviteur devra rendre compte (le jour des comptes). Si elle est correcte et acceptée, le reste de ses actes le sont également . Et si elle est rejetée, le reste de ses actes le sont également.


La prière est évoquée dans beaucoup de passages du Noble Coran sous diverses formes : des fois Allah ordonne de l’accomplir, ou en montre le mérite, la récompense, ou encore, Il la cite accompagnée avec l’endurance, et ordonne de s’aider de ces deux choses dans les moments difficiles.


De là, la prière était la consolation du Messager sallallahou ‘alayhi wa sallam dans ce bas-monde, elle est la parure des prophètes et l’emblème des vertueux. Elle est aussi le lien qui existe entre l’adorateur et le Seigneur des mondes, et elle empêche la turpitude et le blâmable.


Dès-lors, où la prière n’est valable que si le prieur, selon sa capacité, est purifié de son état d'impureté, ainsi que de la souillure, et que le moyen de purification utilisé est l’eau ou ce qui la remplace comme le tayammoum dans le cas ou il n’a pas d’eau, les savants de la jurisprudence (el fouqaha) (qu’Allah leur fasse miséricorde) commencèrent leurs ouvrages par le livre de la purification.


Et aussi, du fait que la prière a été placée avant tous les autres piliers de l’islam après les deux attestations, il convenait donc de débuter par ce qui la précède, qui est la purification. Elle en est sa clef de la prière, conformément au hadîth : « La clef de la prière est la purification. » (Hadith rapporté par Ahmad, Abou Dâwoûd, at Tirmidhî et Ibnou Mâjah).



Ceci parce que l’état d'impureté empêche l’accomplissement de la prière, elle (la purification) est comme un verrou (fermé) sur celui qui est en état d’impureté, et dés qu’il fait son ablution le verrou s’ouvre.



La purification est la condition de la prière la plus importante, et il est impératif de faire précéder la condition avant le conditionné.



-Linguistiquement (dans la langue arabe)
: Le sens du mot « purification » c'est  la propreté et  se préserver de la l’impureté ( qui est perceptible) ou morale (c’est-à-dire le cœur),


-Dans la terminologie religieuse : Le sens est   « sortir de l’état d’impureté et faire disparaître la souillure ».

Pour sortir de l’état d’impureté il faut, avec l’intention de se purifier, utiliser de l’eau en la versant sur tout le corps en état de grande impureté, ou sur les quatre membres en état de petite impureté, ou en utilisant ce qui la remplace, qui est plus particulièrement  la terre d’après une description précise. Cela est permis dans le cas ou l’on ne possède pas d’eau, ou qu’il y ait impossibilité quant à son utilisation.

 

La description concernant la manière de se purifier des deux états d’impureté viendra par la suite in châ Allah.

Notre objectif pour le moment, est de définir la qualité de l’eau qu'il faut utiliser afin que la purification soit valide, ou non.

Allah ta‘âlâ a dit : ( Nous fîmes descendre du ciel une eau purifiante ) (Sourate 25 verset 48)

 

Et Allah ta‘âlâ dit : ( Et, du ciel Il fit descendre pour vous une eau afin de vous en purifier ) (Sourate 8 verset 11).

 

- Purifiant (tahoûr) signifie  : Pure en elle-même et purifiante autrui. C’est toute eau qui a gardée son état originel, c'est-à-dire, qui est restée sous la forme qu’elle fut créée. Que cette eau soit descendue du ciel comme la pluie, la neige ou la grêle fondue, ou ruisselante comme celle des rivières, sources, des mers, ou de l’eau raffinée.


C’est avec cette eau là qu’il est permis de se purifier des états d'impureté et des souillures. Si elle est altérée par une souillure, il n’est plus permis de l'utiliser pour se purifier. A ce sujet, il n'y a aucune divergence entre les savants.


Selon l’avis authentique des savants, Il est également permis de se purifier avec cette eau si elle est altérée par une substance pure tant qu'elle n'en soit pas dominée.



Cheykh Al Islâm bnou Taymiyya a dit : « Il existe chez les savants deux avis connus concernantle fait que l'eau soit altérée fortement ou faiblement par des substances pures comme la rouille, le savon, le lotus (sidr), le ketemie (arbustre), la terre, la pâte, ou par d'autres substances avec lesquelles l’eau peut l'être, comme ce qu'on trouve dans un récipient et qu’on y verse de l’eau qui se voit altérée par celles-ci, mais tout en gardant un aspect avec lequel elle possède toujours son appellation :"Eau".Les savants ont deux avis connus à ce sujet ». 


Puis, il cita chaque avis en montrant sa forme d'argumentation, et choisit l’avis ou il y a permission de se purifier avec cette eau, en disant : « Et c’est l’avis correct, car Allah ta‘âlâ a dit : ( Mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez eu un rapport avec charnel avec vos femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure, passez-en sur vos visages et vos mains. ) (Sourate 5 verset 6). Sa parole "et que vous ne trouviez pas d’eau" est sous la forme indéfinie dans une phrase négative, ce qui englobe tout ce qui est appelé "eau" sans aucune différence entre un type et un autre. » Fin de citation. Voire Majmou‘at al Fatâwâ vol 21. p 24, 25 et 331.



Donc, lorsque il n'y a pas d'eau ou si la personne est incapable de l’utiliser, Allah a donné en échange, la terre en l'utilisant comme nous la décrit le prophète salla llahou ‘alayhi wa sallam dans sa Sounnah. Nous verrons cela dans le chapitre qui lui est réservé, inchaAllah,


Cela fait partie de la bonté et la douceur d’Allah envers Ses serviteurs, et du fait qu'il leur a levé d’eux toute gène. Allah ta‘âlâ a dit : ( Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. Allah, en vérité, est Indulgent et Pardonneur ) (Sourate 4 verset 43).


Ibnou Houbayra a dit : « les savants sont unanimes sur l'obligation d'utiliser l'eau comme moyen de purification pour celui qui se doit de prier, et s’il n’y en a pas, alors il utilise ce qui la remplace conformément à la parole d’Allah ta‘âlâ : ( Et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à une terre pure ) ( Sourate 4 verset 43) et selon la parole d’Allah ta‘âlâ : ( Et du ciel Il fit descendre de l’eau sur vous afin de vous en purifier ) ( Sourate 8 verset 11) » fin de citation.



Et ceci nous met en évidence la grandeur de la religion de la Soumission (El islam) qui est une religion de purification et de pureté matérielle et morale, de même pour cette prière, du fait qu' il n’est pas permis d’y entrer sans avoir recourt à c’est deux purifications :


La purification morale
(c’est-à-dire le cœur), qui est de se purifier du polythéisme (Chirk), et cela par le biais de la pratique de l'unicité (Tawhid) et de la pureté de l’adoration vouée à Allah.


La purification perceptible
tout état d'impureté et souillure, et cela en utilisant l’eau ou ce qui la remplace.

 

Sache, selon le consensus (Ijma’) des savants, que l’eau qui a gardée son état originel et qu'aucune autre substance y soit mélangée, reste purifiante. Si l’une de ses trois qualités, à savoir son odeur, son goût et sa couleur, est altérée par une impureté alors elle devient impure, et il n’est pas autorisé de l’utiliser.

 Il y a chez certains savants des études détaillées et des divergences d'opinion sur le fait que si l’une de ses qualités se trouve altérée par une substance pure, comme les feuilles d’arbres, le savon, la rouille ou autre substance pure, et que cette substance ne domine pas l'aspect de l’eau. L’avis correct est qu’elle est purifiante et qu’il est permit de l'utiliser pour se purifier des états impureté et des souillures.

 

De ce fait, nous pouvons dire que l’eau se divise en deux catégories :


1) L’eau purifiante (tahoûr) avec laquelle il est permis de se purifier, qu'elle soit restée sur son état originel, ou mélangée à une substance pure sans qu'elle en soit dominée de telle façon qu'elle ne la sorte pas de son appellation : "Eau".


2) L’eau impure (Najis) avec laquelle il n’est pas permis d’utiliser pour se purifier. Elle ne fait pas sortir de l'état d'impureté et n'enlève pas la souillure, du fait que l’une de ces qualités soit altérée par une impureté.

 

Et Allah est Le plus savant.


Traduit par Aboul Hassan, revue et corrigé par Abou Soulayman et l’équipe d’assounnah.com

 

 

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