Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,et tous ses Compagnons !



D’après Muslim, selon Abû Huraïra (t), le Prophète (r) a déclaré : « Le meilleur mois pour jeûner après le mois du Ramadhan, c’est le mois d’Allah que vous appelez el Muharram, et la meilleure prière que vous pouvez faire après celle de l’office, c’est la prière de la nuit. »[1]


Ce Hadith formule explicitement que le mois le plus propice au jeûne après celui du Ramadhan est celui d’el Muharram. Cela concerne probablement le fait de jeûner le mois en entier.


Quant à consacrer certains jours de jeûne facultatif, il est possible de trouver des jours à d’autres périodes de l’année où le jeûne est plus méritoire comme le jour de ‘Arafat, les dix premiers jours de Dhû el Hidja, les six jours de Shuwwâl, etc.


Il est possible de faire remarquer cependant que le Prophète consacrait le mois de Sha’bân au jeûne mais rien ne prête à dire en regard des Textes qu’il jeûnait el Muharram en entier. Les textes parlent seulement de ‘Ashûrâ. Quant aux paroles qu’il a prononcé la dernière année de sa vie :

« Si je suis encore vivant l’an prochain, je jeûnerais également le neuvième jour »,[2]


Elles expriment qu’il ne l’a jamais fait auparavant.

Certains savants ont cherché à résoudre cette énigme mais la plupart de leurs hypothèses sont peu satisfaisantes. Il me semble plutôt, mais Dieu Seul le sait, qu’il existe en fait deux sortes de jeûne surérogatoires :

Premièrement : le meilleur jeûne surérogatoire dans l’absolu se trouve au mois d’el Muharram de la même façon que la meilleure prière surérogatoire dans l’absolu, c’est la prière de la nuit.

Deuxièmement : quant au jeûne qui s’effectue avant ou après le mois de Ramadhan, il ne fait pas partie des jeûnes surérogatoires dans l’absolu.

 

Il est plutôt lié au jeûne obligatoire. Ainsi, les six jours de Shuwwâl accompagnent le mois des jeûneurs, et ils permettent à celui qui les fait suivre à celui-ci d’avoir une récompense équivalente à un an de jeûne.

 En cela, ce jeûne est plus méritoire que la première sorte de jeûne. Concernant celle-ci exclusivement, il y a plus de mérite à jeûner au cours d’el Muharram. Ainsi, de la même façon que les prières liées à l’office (e-Rawâtib) sont plus méritoires que les prières surérogatoires dans l’absolu, les jours de jeûnes liés au mois prescrit sont plus méritoires qu’à n’importe quel autre moment de l’année. Par contre, il est plus méritoire de consacrer des jours de jeûne surérogatoire dans l’absolu au cours du mois de Muharram de la même façon que la prière de la nuit constitue la meilleure forme de prière surérogatoire dans l’absolu ; elles viennent donc dans l’ordre d’importance, après celles qui s’effectuent avant ou après l’office.


Toujours est-il que les savants divergent sur la question de savoir au cours de quel mois sacré il est plus méritoire de jeûner. El Hasan et d’autres anciens optent pour el Muharram, c’est d’ailleurs l’opinion d’une partie des savants des générations plus récentes.

Certains Shâfi’ites assument néanmoins que Rajab prend la première place des mois sacrés, bien que cette tendance soit réfutable. Au demeurant, les dix premiers jours de Muharram concède un mérite particulier par rapport au reste du mois.

Quoi qu’il en soit, étant donné que les mois sacrés sont les mois après Ramadhan où il est plus méritoire de jeûner dans l’absolu, il vaut mieux les jeûner en entier comme le Prophète (r) l’a prescrit. L’un d’entre eux clôture l’année lunaire alors qu’un autre l’entame. Quiconque consacre Dhû el Hidja –en dehors des jours où il est interdit de jeûner – et Muharram au jeûne, il aura terminé et commencé l’année par des actes d’adoration.


Il est à espérer dans ce cas de jouir de la récompense d’une année entière d’adoration ; celui qui commence et qui termine un événement par une adoration a le même statut que celui qui passe toute sa durée à adorer Dieu. Dans ce sens, ibn el Mubârak a dit : « Quiconque termine la journée à invoquer Allah, il lui sera écrit la récompense d’une journée entière d’invocation. »


 Il veut dire que les œuvres ne valent que par la dernière d’entre elles. Si la première et la dernière œuvre sont consacrées à l’évocation d’Allah, à fortiori la récompense englobera toute la période entre ces deux moments. Il incombe ainsi de débuter l’année par un repentir sincère afin de se voir effacer les péchés des jours passés.


Le Prophète a nommé Muharram le « mois d’Allah » pour exprimer son importance et sa considération. Seules les plus nobles des créations d’Allah ont le privilège en effet de lui être affilier à l’exemple de Mohammed, Ibrahim, Ishâq, Ya’qûb qui furent désigner comme Ses serviteurs, de Sa Maison, et de Sa chamelle. Il convenait donc de réserver des jours de jeûnes à ce mois spécial.


Traduit par Karim Zentici


[1] Rapporté par Muslim (1163).

[2] Rapporté par Muslim (1134).



Source :



http://www.alminhadj.com/

 

Tag(s) : #Jeune
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