Les priorités du prêcheur au sentier d’Allah عزَّ وجلَّ

Cheikh Mohamed Ali Ferkous ( Qu'Allah le préserve )

 

 

Louange à Allah, Maître des Mondes; et paix et salut sur celui qu’Allah a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

Cela dit :

 

Il est fréquent – ces derniers temps – d’entendre les gens que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a qualifiés de : «… jeunes gens faibles d’esprit»(1) dire qu’il n’y a pas de différence entre l’Algérie et les pays mécréants, à telle enseigne que s’il l’on pose une question à l’un d’eux sur le fait de voyager vers les pays mécréants, il répond – sans scrupules – : « Où es-tu maintenant ? », ou : « Qu’Allah t’accorde perspicacité ! Y a-t-il de différence entre les pays mécréants ?

 

La mécréance constitue un seul parti », ainsi que d’autres expressions qui boule­versent les croyants et effraient les âmes sereines. Ainsi, les ignorants – à l’insu des gens concernés – infiltrent-ils leurs ambiguïtés et leurs idéologies et divulguent leurs pensées, même en se parjurant. Nous demandons à Allah aide et assistance.

 

Certes, le souci majeur et prioritaire du prêcheur au sentier d’Allah سبحانه وتعالى est d’inciter les gens à vouer un culte exclusif à Allah سبحانه وتعالى et à délaisser le Chirk (polythéisme), à mettre en application la Sounna et à réprouver l’hérésie. Cela est la voie instituée dans tous les mes­sages révélés aux Prophètes عليهم السلام ; Allah سبحانه وتعالى dit :

 

﴿وَلَقَدْ بَعَثْنَا فِي كُلِّ أُمَّةٍ رَسُولاً أَنِ اعْبُدُوا اللهَ وَاجْتَنِبُوا الطَّاغُوتَ﴾ [النحل: 36].

 

Traduction du sens du verset :

 

Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, [pour leur dire] : «Adorez Allah et écartez-vous du Tâghoût(2)»﴿ [En-Nahl (Les Abeilles) : 36].

 

C’est dans cette voie véridique que le prêcheur doit s’appliquer, déployer tous ses efforts et dépenser son temps, afin de guider les gens vers le droit chemin, en suivant la voie d’Ahl Es-Sounna (les Gens de la Sounna) qui connaissent la vérité et fassent miséricorde aux gens ; et non pas la voie de l’embrouillement et de l’égarement au moyen des ambiguïtés et l’incitation au Takfîr (anathématisation) et, par la suite, aux attentats et à la destruction.

 

En effet, mettre sur le même pied d’égalité l’Algérie et les autres pays mécréants, tels que l’Angleterre, la France et l’Allemagne, est une égalité à différence manifeste entre un pays dont la religion est l’Islam et d’autres pays qui n’adoptent que le Chirk comme religion.

 

En outre, la lecture des contenus des expressions susmen­tionnées attire l’attention de la personne douée de raison et dirige sa pensée vers les gens de « L’anathématisation générale » ou « L’anathé­matisation collective » dont la croyance s’écarte des principes d’Ahl Es-Sounna Wal Djamâ`a (les Gens de la Sounna et de la Communauté) et anathématisent, par conséquent, les gens de la qibla (c’est-à-dire les musulmans) pour avoir commis des péchés, et [notamment] les péchés majeurs.

 

 

Ils disent aussi que les actions sont incluses dans la définition de la foi, et qu’elles sont une condi­tion pour son existence, et celui qui commet un péché majeur devient mécréant ; car, pour eux, la foi constitue un ensemble indivisible : si une partie de son ensemble disparaît, le tout dispa­raîtra. Ainsi, la personne pécheresse est-elle dénudée entièrement de la foi et devient mécréante. Ceci est le fondement de la croyance des kharidjites.

 

Quant à Ahl Es-Sounna Wal Djamâ`a, ils n’anathématisent pas [les musulmans] pour avoir commis des péchés. Ils qualifient les gens de la qibla [qui commettent des péchés] de musulmans et de croyants, même s’ils sont pécheurs ; étant donné qu’ils admettent ce qu’avait rapporté le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, croient en tout ce qu’il avait dit et rapporté.

 

Car, pour Ahl Es-Sounna, la foi est divisible : si une partie de son ensemble disparaît, le tout ne disparaîtra pas. Ainsi, le cro­yant détient-il la foi en général et non pas la foi absolue. Ceci est soutenu par le hadith où le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit :

 

«Celui qui témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, s’oriente vers notre qibla, prie comme nous et mange de notre bête immolée, celui-là est alors un musulman. Il a ses droits comme chaque musulman et il est enjoint de faire ce que chaque musulman doit faire»(3). Il est rapporté dans une autre version : «Celui qui prie comme nous, s’oriente vers notre qibla et mange de notre bête immolée, celui-là est alors un musulman qui a la protection d’Allah et celle de Son Prophète.

 

Donc, ne trahissez pas Allah en trahissant ceux qui sont sous Sa protection»(4; c’est-à-dire, ne rompez pas le pacte conclu avec Allah, et ne portez pas atteinte aux biens, à l’honneur et à la personne à laquelle Allah a accordé Sa protection(5). Ce hadith contient la preuve de l’inter­diction de « L’anathémati­sation générale » ou « L’anathématisation collective ».

 

 

En effet, nous devons juger les gens selon leurs apparences : celui qui manifeste les rites de l’Islam doit être traité selon les jugements régissant les musulmans, à condi­tion qu’il ne montre pas le contraire, comme démentir une tradition authentique et claire que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم avait dite, juger licite ce qu’Allah سبحانه وتعالى a jugé illicite ou autre, car :

 

«Celui dont on est sûr qu’il est musulman ne doit pas être anathématisé par le doute. Sa foi ne disparaîtra qu’après avoir établi la preuve et dissipé [éventuellement] l’ambiguïté»(6).

 

Pour cela, nous comptons parmi les principes d’Ahl Es-Sounna le fait qu’il est interdit de juger mécréant ou hypocrite une personne, parmi les gens de la qibla, si elle ne l’a pas manifesté. Ce que nous devons faire, plutôt, est de remettre ce qu’elle cache dans son cœur à Allah, car il nous est ordonné de juger les gens selon leurs apparences, et il nous est interdit de conjecturer sur autrui et de poursuivre ce dont nous n’avons pas une connaissance ; Allah سبحانه وتعالى dit :

 

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِنَ الظَّنِّ إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ﴾ [الحجرات: 12].

 

Traduction du sens du verset :

 

Ô vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché﴿ [El-Houdjourât (Les Appartements) : 12].

 

Allah سبحانه وتعالى dit aussi :

 

﴿وَلاَ تَقْفُ مَا لَيْسَ لَكَ بِهِ عِلْمٌ إِنَّ السَّمْعَ وَالْبَصَرَ وَالْفُؤَادَ كُلُّ أُولَئِكَ كَانَ عَنْهُ مَسْئُولاً﴾ [الإسراء: 36].

 

Traduction du sens du verset :

 

Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé﴿ [El-Isrâ' (Le Voyage Nocturne) : 36].

 

Parmi les défauts des innovateurs (en religion) est qu’ils se frap­pent les uns les autres d’anathème. Cependant, parmi les qualités d’Ahl Es-Sounna est qu’ils jugent erronés les avis d’autrui, mais n’anathématisent aucune personne des gens de la qibla pour avoir commis une erreur quelconque.

 

La fraternité en foi doit être présente même si la personne commet des péchés. Et si un pays mani­feste les rites de l’Islam, tels que l’attestation de foi, l’appel pub­lic à la prière, l’établissement de la prière, son accomplissement vers la qibla, l’autorisation aux gens du pays de la pratiquer de façon originelle et en toute sécurité, et non pas en vertu d’une convention, d’un accord et de façon secondaire, ce pays est considéré, alors, par Ahl Es-Sounna comme une terre d’Islam et non pas une terre de mécréance tel que les Moutazilites le conçoivent.

 

Car, il est cité dans le hadith rapporté par Anas Ibn Mâlik رضي الله عنه que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : «Je suis ordonné de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils disent : Il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah. S’ils disent cela, prient comme nous, s’orientent vers notre qibla, immolent de la même manière que nous immolons, il nous est alors interdit de les combattre ou de prendre leurs biens sauf à bon droit, et leur compte revient à Allah»(7).

 

De là se dévoile la tare de ceux qui ne différencient pas entre l’Algérie et les autres pays, et s’écroulent les arguments de ceux qui autorisent d’émigrer dans les pays de mécréance et d’égarement, sous prétexte qu’il n’y ait pas de terre d’Islam ; et veulent tirer de la Pre­mière Émigration, en Abyssinie, un argument religieux conforme à leur passion, en s’appuyant sur le fait qu’il n’y avait pas de terre d’Is­lam en Période Mecquoise.

 

Dans ce contexte, mon étonnement ne cesse de grandir quant à ceux qui ont voulu limiter l’application du statut de la période mec­quoise, dans laquelle le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم et les musulmans étaient fai­bles, à l’émigration en Abyssinie, en s’attachant au fait qu’il n’exi­stait pas de terre d’Islam alors.

 

Or, ils ont renoncé à l’application de son statut, qui établit l’interdiction originelle de tuer un mécréant ; car, [il est connu que] l’être humain est protégé et ne doit pas être mis à mort qu’à bon droit ; sachant qu’il était interdit aux mu­sulmans, avant l’émigration, d’entamer un combat contre les gens jugés unanimement mécréants ; le fait de les tuer était considéré comme une atteinte injuste à la vie humaine.

 

En conséquence, le statut de cette période doit s’appliquer, à fortiori, au croyant pécheur ou dont la mécréance n’est pas sûre ou n’est pas unanime ! Alors, pourquoi ont-ils renoncé à mettre en application les versets de pa­tience et de tolérance à l’égard de ceux qui nuisent à Allah et au Prophète en cas de faiblesse et les versets de combat en cas de puissance en guise de conciliation des preuves ?

 

Cela est mieux que l’abrogation probable et le fait de donner la prépondérance (à un texte par rapport à un autre), car les jugements institués dans les deux périodes (mecquoise et médinoise) ne s’opposent pas !

 

L’origine de ces propos émane de la croyance des Kharidjites, qui ont considéré El-Hâkimiyya (la souveraineté) comme une condition [sine qua non] de la foi et un sens [nécessaire] du Tawhîd : c’est-à-dire, ils prétendent que le sens de [l’attestation de foi] : « Il n’y a d’autre divinité qu’Allah » est : « Il n’y a de souveraineté qu’à Allah ». Cette conception, dont le nom et la définition ont été inventés par le penseur et le partisan appelé Sayyid Qotb, a pris de l’ampleur ; une conception constituée de la croyance des Imamites(8) et des Bayhassites(9).

 

Cependant, l’explication de l’expression : « Il n’y a d’autre di­vinité qu’Allah » par : « Il n’y a de souveraineté qu’à Allah » contredit – sans doute – l’explication des Salafs (Pieux Prédéces­seurs). Les Salafs la définissent comme suit : « Il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah », et ce, conformément au verset où Allah سبحانه وتعالى dit :

 

﴿ذَلِكَ بِأَنَّ اللهَ هُوَ الْحَقُّ وَأَنَّ مَا يَدْعُونَ مِنْ دُونِهِ هُوَ الْبَاطِلُ وَأَنَّ اللهَ هُوَ الْعَلِيُّ الْكَبِيرُ﴾ [الحج: 62].

 

Traduction du sens du verset :

C’est ainsi qu’Allah est Lui le Vrai, alors que ce qu’ils invoquent en de

hors de Lui est le faux; c’est Allah qui est le Sublime, le Grand﴿ [El-Hadj (Le Hadj) : 62].

 

Allah سبحانه وتعالى dit aussi :

﴿وَاعْبُدُوا اللهَ وَلاَ تُشْرِكُوا بِهِ شَيْئًا﴾ [النساء: 36].

 

Traduction du sens du verset :

 

Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé﴿ [En-Nissâ' (Les Femmes) : 36].

 

L’explication donnée par les Salafs à cette expression est la seule définition valable, qui consiste en l’adoration exclusive d’Allah sans lui attribuer d’associés. Cette explication comprend aussi l’obli­gation de mettre en application la charia ; Allah dit :

 

﴿وَمَا أُمِرُوا إِلاَّ لِيَعْبُدُوا اللهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ حُنَفَاءَ﴾ [البيِّنة: 5].

 

Traduction du sens :

 

Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif﴿ [El-Bayyina (L’Évidence) : 5].

 

Et il est de notoriété que le Tawhîd est la base de la législation [musulmane]. Il constitue l’une des priorités de la prédication au sentier d’Allah سبحانه وتعالى; Allah سبحانه وتعالى dit :

 

﴿شَرَعَ لَكُمْ مِنَ الدِّينِ مَا وَصَّى بِهِ نُوحًا وَالَّذِي أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ وَمَا وَصَّيْنَا بِهِ إِبْرَاهِيمَ وَمُوسَى وَعِيسَى أَنْ أَقِيمُوا الدِّينَ وَلاَ تَتَفَرَّقُوا فِيهِ، كَبُرَ عَلَى الْمُشْرِكِينَ مَا تَدْعُوهُمْ إِلَيْهِ، اللهُ يَجْتَبِي إِلَيْهِ مَنْ يَشَاءُ وَيَهْدِي إِلَيْهِ مَنْ يُنِيبُ﴾ [الشورى: 13].

 

Traduction du sens du verset :

 

Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Etablissez la religion ; et n’en faites pas un sujet de division ».

 

Ce à quoi tu appelles les associateurs leur paraît énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent﴿ [Ech-Choûra (La Consultation) : 13]. Il est aussi une mise en application initiale de la Révé­lation, car la première recommandation d’Allah aux Prophètes et Messagers était de débarrasser les gens qui s’attachaient au Chirk de ses reliquats, purifier la terre d’Allah et les lieux de prière des impuretés des idoles et des tombeaux et de repousser la tentation des tombes et ce qui y est construit.

 

Donc, la voie de prédication au sentier d’Allah commence du Tawhîd avant tout ; Allah سبحانه وتعالى dit :

 

﴿قُلْ هَذِهِ سَبِيلِي أَدْعُو إِلَى اللهِ عَلَى بَصِيرَةٍ أَنَا وَمَنِ اتَّبَعَنِي وَسُبْحَانَ اللهِ وَمَا أَنَا مِنَ الْمُشْرِكِينَ﴾ [يوسف: 108].

 

Traduction du sens du verset :

 

Dis : « Voici ma voie, j’appelle les gens à [la religion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. Gloire à Allah ! Et je ne suis point du nombre des associateurs﴿ [Yoûssouf (Joseph) : 108].

 

Ce verset parle de l’appel au Tawhîd et du fait de vouer une adoration sincère à Allah, sans Lui accorder d’associés ; comme il est cité dans le hadith rapporté par Mou`âdh رضي الله عنه quand le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم l’envoya au Yémen ; il lui dit : «Tu vas chez des Gens du Livre. Invite-les à témoigner qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et que je suis Prophète d’Allah. S’ils consentent à cela, informe-les qu’Allah leur a prescrit cinq prières le jour et la nuit…»(10).

 

Cela dit, considérer El-Hâkimiyya comme une condition de la foi implique l’anathématisation du gouvernant qui ne se conforme pas à la Loi d’Allah de façon absolue, et implique aussi l’anathé­matisation de ses sujets ; même si ces derniers le désapprouvent avec leurs cœurs, voire leurs langues. Cette croyance paraît clairement corrompue, car l’explication de l’attestation de foi par El-Hâkimiyya se limite, en fait, à une partie du Tawhîd d’Er-Roboûbiyya (Seigneu­rie). Aussi, cette condition – El-Hâkimiyya – implique l’exclusion duTawhîd d’El-Ouloûhiyya (droit propre à Allah d’être adoré) et beaucoup de principes et de piliers [de la reli­gion], tels que la prière, l’application de la charia et autres parmi les anses de L’Islam qu’Allah عزَّ وجلَّ a instituées. Ce genre de condition est déficient et contredit le hadith où le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : «Certes, les anses de l’Islam s’écrouleront l’une après l’autre. Chaque fois qu’une anse s’écroulera, les gens se cramponneront à celle qui vient après. La première à s’écrouler sera le gouvernement, et la dernière sera la prière»(11).

 

En somme, la propagation des ambiguïtés et des illusions par les petites gens, faibles d’esprit, dont l’ultime souci est de mener les masses et de dominer leurs adeptes, conduit inévitablement aux voies d’égarement et de ruine, de tromperie et de passion ; le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a bien raison quand il dit : «Certes, parmi les signes de la fin du monde est que le savoir soit demandé auprès des petits»(12). Ibn Mass`oûd رضي الله عنه dit : « Les gens sont toujours biens tant qu’ils acquièrent le savoir auprès des Compagnons de Mouhammad صلَّى الله عليه وسلَّم et auprès de leurs doyens. Cependant, s’ils cherchent le savoir auprès des petits et se laissent diviser par les passions, ils périront »(13).

 

Donc, grâce au Seigneur, la prédication du prêcheur apportera ses fruits, l’éducation qu’il adopte prendra la voie correcte et la lumière de l’Islam purifié se manifestera pratiquement, et ce, propor­tionnellement à son rapprochement – dans la transmission de son message et l’acquittement de son devoir – de la voie adoptée par les Prophètes dans leur prédication et leur réforme. Cependant, l’obs­curité règnera, les hérésies se répandront et les têtes de l’égarement seront légion en fonction de l’éloignement de la lumière prophé­tique. Qu’Allah fasse miséricorde à celui qui a dit : « Il y aura des choses ambiguës ; donc, ne vous pressez pas, car, il est meilleur pour un homme d’être un adepte dans le bien que d’être une tête dans le mal »(14).

 

Nous demandons à Allah de nous protéger de l’erreur et de l’égarement, de guider la nation, gouvernants et gouvernés, à suivre la vérité, à la soutenir et à se rallier à ceux qui la prêchent. Nous lui demandons aussi de guider les antagonistes de la vérité, persistant à contredire ses adeptes qui appellent au droit chemin institué par Allah, conformément au verset suivant :

 

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا كُونُوا قَوَّامِينَ بِالْقِسْطِ شُهَدَاءَ للهِ وَلَوْ عَلَى أَنْفُسِكُمْ أَوِ الْوَالِدَيْنِ وَالأَقْرَبِينَ إِنْ يَكُنْ غَنِيًّا أَوْ فَقِيرًا فَاللهُ أَوْلَى بِهِمَا فَلاَ تَتَّبِعُوا الْهَوَى أَنْ تَعْدِلُوا وَإِنْ تَلْوُوا أَوْ تُعْرِضُوا فَإِنَّ اللهَ كَانَ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرًا﴾ [النساء: 135].

 

Traduction du sens du verset :

 

Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos pères et mères ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu’] Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites﴿ [En-Nissâ' (Les Femmes) : 135].

 

Notre dernière invocation est qu’Allah, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

Alger, 18 Muharram 1429H


Correspondant au: 26 janvier 2008

 

(1) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre des « Mérites », concernant les signes de la prophétie en Islam (hadith 3415), par Mouslim, chapitre de « La zakat », concernant l’exhortation à combattre les Kharidjites (hadith 2462), par Abou Dâwoûd, chapitre de « La Sounna », concernant le fait de combattre les Kharidjites (hadith 4767), par En-Nassâ'i, chapitre de « L’interdiction de tuer [un être humain] », concernant celui qui tire son épée et s’en sert pour frapper les gens (hadith 4102) et Ahmad dans El-Mousnad (hadith 914) par l’intermédiaire de `Ali Ibn Abi Tâlib رضي الله عنه. Il est aussi rapporté par Et-Tirmidhi, chapitre des « Épreuves », concernant la description des Kharidjites (hadith 2188), par Ibn Mâdjah dans Es-Sounane, concernant l’évocation des Kharidjites (hadith 168), Ahmad dans El-Mousnad (hadith 3821) et Abou Ya`la dans El-Mousnad (hadith 5402) par l’intermédiaire de `Abd Allâh Ibn Mass`oûd رضي الله عنه.

 

(2) Tâghoût : comprend diable, idole et toutes fausses divinités.

 

(3) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre de « La prière », concernant le mérite de s’orienter vers la qibla (hadith 393), par l’intermédiaire d’Anas رضي الله عنه.

 

(4) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre de « La prière », concernant le mérite de s’orienter vers la qibla (hadith 391) et par El-Bayhaqi dans Es-Sounane El-Koubra (hadith 2239), par l’intermédiaire d’Anas رضي الله عنه. Ce hadith est rapporté en termes approximatifs par En-Nassâ'i, chapitre de « La foi et de ses branches », concernant la description du musulman (hadith 5012).

 

(5) Voir : Fat’h El-Bâri d’Ibn Hadjar (1/496) et Mirqât El-Mafâtih d’El-Qâri (1/159).

 

(6) Voir : Madjmoû` El-Fatâwa d’Ibn Taymiya (12/501).

 

(7) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre de « La prière », concernant le mérite de s’orienter vers la qibla, et que les pointes des pieds s’orientent vers la qibla (hadith 392), par Abou Dâwoûd, chapitre du Djihad, concernant la raison pour laquelle on combat les polythéistes (hadith 2641), par Et-Tirmidhi, chapitre de « La foi », concernant ce qui est rapporté au sujet du hadith suivant : «Je suis ordonné de les combattre jusqu’à ce qu’ils disent : il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, et qu’ils accomplissent la prière» (hadith 2608), par En-Nassâ'i, chapitre de « Linterdiction de tuer [un être humain] » (hadith 3966) et par Ahmad dans El-Mousnad (hadith 12643), par l’intermédiaire d’Anas Ibn Mâlik رضي الله عنه.

 

(8) L’une des sectes majeures chiites. Note du traducteur.

 

(9) L’une des sectes des Kharidjites. Note du traducteur.

 

(10) Ce hadith est consensuel : il est rapporté par EL-Boukhâri, chapitre des « Conquêtes », concernant l’envoi d’Abou Moûssa et de Mou`âdh au Yémen avant le Pèlerinage d’Adieu (hadith 4347) et par Mouslim, chapitre de « La foi », concernant l’appel aux deux attestations de foi et aux lois de l’Islam, par l’intermédiaire d’Ibn `Abbâs رضي الله عنهما.

 

(11) Rapporté par Ibn Hibbâne dans Es-Sahîh, (hadith 6601), par El-Hâkim dans El-Moustadrak (hadith 7022), par Ahmad dans El-Mousnad (hadith 21784) et par Et-Tabarâni dans Mousnad Ech-Châmiyyîne (hadith 1615), par l’intermédiaire d’Oumâma رضي الله عنه. Ce hadith est jugé authentique par El-Albâni dans Sahîh El-Djâmi` Es-Saghîr (hadith 5354) et dans Sahîh Et-Targhîb (1/369). Il est par ailleurs jugé comme Hassane (bon) dans Es-Sahîh El-Mousnad (hadith 490).

 

(12) Rapporté par Et-Tabarâni dans El-Kabîr (22/361) et dans El-Awsat (8/116), par l’intermédiaire d’Abou Oumayya El-Djoumahi رضي الله عنه. Ce hadith est jugé authentique par El-Albâni dans Sahîh El-Djâmi` (hadith 2207) et dans Es-Silsila Es-Sahîha (hadith 695).

 

(13) Rapporté par `Abd Er-Razzâq dans El-Moussannaf (hadith 21508), par Et-Tabarâni dans El-Kabîr (19/114) et dans El-Awsat (7/311), par Ibn El-Moubârak dans Ez-Zouhd (1/281), par l’intermédiaire de `Abd Allâh Ibn Mass`oûd رضي الله عنه de façon Mawqoûf (Un hadith Mawqoûf : tout propos ou acte attribué à un Compagnon. Note du traducteur). El-Haythami, dans Madjma` Ez-Zawâ'id (1/349), a dit : « Les gens de sa chaîne de narration (de ce hadith) sont dignes de confiance. Il est aussi jugé authentique par El-Albâni dans Es-Silsila Es-Sahîha (2/310).

 

(14) Rapporté par El-Bayhaqi dans Chou`ab El-Îmâne (7/297), par l’intermédiaire de `Abd Allâh Ibn Mass`oûd رضي الله عنه.

 

 

Source :

 

http://www.ferkous.com

 

 

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