Cheikh Islam Ibn Taymiyya (Rahimaoullah)


Un groupe de savants de Bagdad vint le (Ibn Ahmed ibn Hanbal) consulter quant à la remise en cause de l’autorité d’Al-Wathiq et de son sultan qui proclamait et professait que le Coran était créé, appelait à ceci et ordonnait de l’enseigner aux enfants dans les écoles, tout en s’entourant de juges et autres qui soutenaient cette doctrine, en écartant ceux qui la contredisaient.

 

L’Imam Ahmed ibn Hanbal –rahimaoullah- leur reprocha cela et le leur interdit fermement :

 

« Ne refusez pas d’obéir, ne divisez pas les musulmans et ne répandez ni votre sang ni le leur avec le vôtre. Réfléchissez aux conséquences de vos actes et ne vous précipiter pas ».

 

Telle fut la recommandation qu’il leur a faite, celle du savant sunnite et sage, mais ils lui désobéirent. Arriva donc ce qui devait arriver.

 

Hanbal Ibn Ishaq Ibn Hanbal –rahimaoullah- raconte :

 

« Lorsque Al-Wathiq proclama cette opinion, frappa et emprisonna à cause de celle-ci, un groupe de jurisconsultes de Bagdad vint trouver Abû ‘Abd Allah [Imam Ahmed]. Il y avait parmi eux Bakr Ibn ‘Abd Allah, Ibrahim Ibn ‘Ali Al-Matbakhi, Fadl Ibn ‘Asim et d’autres. Ils demandèrent à le voir et entrèrent chez lui après que j’eusse demandé la permission. Ils dirent alors :

 

« Ô Abu ‘Abd Allah ! L’affaire s’est répandue et s’est accentuée. Cet homme fait telle et telle chose, et a proclamé ce qu’il a proclamé. Nous le craignons en outre pour plus que cela. »

 

Ils lui rapportèrent qu’Ibn Abi Da’ud avait décidé d’ordonner aux enseignants d’apprendre aux enfants que le Coran est ainsi et ainsi.

 

Il leur demanda : « Que voulez-vous ? »

 

-Nous sommes venus te consulter dans ce que nous convoitons.

 

- Et que convoitez-vous donc ?

 

- Nous n’acceptons plus son autorité ni sa souveraineté.

 

Abu ‘Abd Allah débattit avec eux un certain temps puis leur dit, alors que j’étais présent :

 

« Voyez-vous si cette affaire ne dure pas, ne va-t-il pas en résulter quelques chose de répréhensible à cause de vous ? Désavouez cela dans vos cœurs, mais ne rejetez pas l’obéissance. Ne divisez pas les Musulmans et ne faites pas couler votre sang ni celui des Musulmans. Réfléchissez aux conséquences de vos actes et ne vous empressez pas. Patientez plutôt jusqu’à ce que vienne un gouverneur bon et disparaisse l’oppresseur ».

 

Leurs discussion fut plus longue mais je ne pus hélas tout retenir. Abu ‘Abd Allah argumenta ainsi, jusqu’à ce que certains d’entre eux dirent :

 

« Nous avons en fait peur pour nos enfants. Si cette croyance se propage, ils ne connaîtront rien d’autre et le véritable Islam s’effacera et disparaîtra ».

 

Abu ‘Abd Allah leur répondit :

 

« Que non ! Allah fera triompher Sa religion et cette affaire a un Seigneur qui la secourra. L’Islam est du reste puissant et invincible ».

 

Ils sortirent donc de chez Abu ‘Abd Allah, sans qu’il ne donne son accord à quoi que ce soit de ce qu’ils projetaient. Il affirma juste l’interdiction de se révolter et l’obligation d’écouter et d’obéir, jusqu’à ce qu’Allah délivre la communauté. Mais ils n’acceptèrent pas cela de sa part. A leur sortie, l’un d’entre eux me dit :

 

« Viens avec nous chez untel- ils citèrent son nom- pour lui rendre visite au sujet de l’affaire ».

 

Je mentionnai alors cela à mon père qui me dit : « N’y va pas et trouve un prétexte, car je crains qu’ils t’impliquent avec eux, et le nom d’Abu ‘Abd Allah sera ainsi mentionné ».

 

Je m’excusai donc auprès d’eux et ne les accompagnai pas. Après leur départ, je rentrai moi ainsi que mon père chez Abu ‘Abd Allah. Il dit à mon père :

 

« Ô Abu Yusuf ! Je crois que ces gens ont le cœur noyé dans leurs opinions. Nous demandons à Allah qu’Il nous accorde la paix. Nous n’avons rien à voir avec ce mal et je veux que personne ne fasse cela ».

 

J’interrogeai Abu ‘Abd Allah :

 

« Est-ce une bonne façon d’agir d’après toi ? »

 

Il répondit :

 

« Non, cela contredit les textes traditionnels qui nous ordonnent la patience ».

 

Puis il continua : « Le Prophète –sal Allahou ‘alayhi wa salam- a dit :

 

« S’il te frappe, patiente ; s’il te prive, patiente ; et s’il te confie son affaire, patiente ».

 

‘Abd Allah Ibn Mas’ud rapporte la même chose, et Abu ‘Abd Allah cita d’autres paroles que je ne retins pas.

 

Hanbal dit enfin : « Le groupe poursuivit son action mais sans être loué et sans obtenir ce qu’il voulait, Ils se cachèrent du sultan et fuirent. Certains furent arrêtés et moururent en prison ».1

 

1 Dhikr mihna al-Imam Ahmad ibn Hanbal de Hanbal Ibn Ishaq Ibn Hanbal, p. 70-72, et Majmu’ Al-Fatawa d’Ibn Taymiyya, t.12,p.488.

 

Titre: L’Obéissance à Allah, au messager –sal Allahou ‘alayhi wa salam- et aux dirigeants

 

Auteurs: Ibn Taymiyya

 

Pages:19-23

 

Edition: Al-Hadith

 

Retranscription: Ibn Djelaz

 

Site :http://www.rappel01.fr 

 

http://la-ilaha-illallah.over-blog.com/

 

Tag(s) : #Manhadj
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